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Assassinat de Jovenel Moïse : l’implication de Gérald Nicolas serait une folie des grandeurs

(Ottawa)- La Couronne fédérale au Canada doit prendre, ce mardi 14 mars, des mesures exceptionnelles afin de devancer le procès pour terrorisme du canadien d’origine haïtienne, Gérald Nicolas, accusé d’avoir fomenté un coup d’État en Haïti contre le président Jovenel Moïse, a confirmé le quotidien La Presse. L’affaire s’enlisait déjà dans les délais judiciaires, au moment même où le Canada est sous pression pour aider à rétablir l’ordre en Haïti.

 

Les procureurs de la Couronne vont déposer un « acte d’accusation privilégié ». Cette mesure exceptionnelle leur permet de court-circuiter l’enquête préliminaire qu’avait demandée l’accusé afin de passer directement à un procès devant jury.

Gérald Nicolas avait été accusé en novembre dernier d’avoir quitté le Canada pour faciliter une activité terroriste, d’avoir facilité une activité terroriste et d’avoir fourni des biens à des fins terroristes. L’acte d’accusation précise que les faits se sont déroulés à Montréal, à Québec, en Haïti et en République dominicaine.

Le porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), le caporal Charles Poirier explique que l’enquête démontre qu’il s’est rendu en Haïti et dans d’autres pays pour faire du recrutement, du financement et l’acquisition d’armes. Le but, selon la poursuite, était de renverser le président Jovenel Moïse, qui a été en poste de 2017 jusqu’à son assassinat en 2021 par un groupe armé qui n’a aucun lien avec le plan de M. Nicolas.

Des documents judiciaires dévoilés par le tabloïde l’an dernier, montraient que certains des éléments retenus par la police contre M. Nicolas dénotaient une certaine folie des grandeurs : il aurait rédigé un document demandant l’aide de la Chine pour équiper son commando et, selon un témoin, il aurait affirmé vouloir acheter un char d’assaut à Cuba.

Le procès de Gérald Nicolas arrive dans un contexte où le Canada est actuellement sous pression pour apporter sa contribution alors que plusieurs pays cherchent une solution à l’insécurité et l’instabilité politique qui continuent de paralyser Haïti. Lundi, le quotidien Miami Herald rapportait que de hauts responsables américains misent sur la visite prochaine du président Joe Biden à Ottawa pour convaincre le Canada de prendre la direction d’une mission internationale et mettre fin à « des mois de débat » à ce sujet.

 

RPBS

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