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Haiti-Crise: Jean Willio Patrick Chrispin, défavorable à une intervention militaire en Haïti mais favorable à une coopération

La demande de l’intervention militaire étrangère formulée par le premier ministre de facto ne fait pas l’unanimité en Haïti. En effet , les réactions pleuvent alors que la colère populaire redouble dans les rues, à Port-au-Prince comme dans les villes de provinces, pour exiger le départ du docteur Ariel Henry, jugé illégitime pour prendre une telle décision.

 

 

 

 

Pour Jean Willio Patrick Chrispin, ancien conseiller du président Jovenel Moise, une telle démarche ne fera qu’aggraver la crise. Il revient, dit-il, avant tout aux haïtiens de poser les problèmes affectant leur pays en vue de se forger des solutions haïtiennes durables.

 

 

 

« Demokrasi pa enpòte, Demokrasi pa ekspòte ».

 

La solution à cette crise multidimensionnelle ne viendra pas de l’étranger qui ne partage ni la culture ni les traditions haitiennes, soutient le professeur Chrispin qui se dit attaché non seulement aux valeurs nationales et ancestrales mais aussi aux sentiments patriotiques ayant guidé les luttes menées par nos Héros et nos Héroïnes pour la liberté et la proclamation de l’Indépendance de la Première République Nègre. Dans son analyse, sa position est on ne peut plus claire. “Les pays dits amis d’Haïti ne peuvent pas nous imposer leur démocratie. Nous sommes Haïti, pays indépendant, libre, souverain et autonome. Je dis  non à l’ingérence de la communauté internationale en Haïti. Mais je dis oui à la coopération et la collaboration de la communauté internationale avec Haïti dans le respect de nos valeurs ancestrales, historiques, culturelles et civilisationnelles. La démocratie occidentale et la Gangstocratie s’influencent et se complètent, martèle-t-il.

 

 

Il est, selon lui, temps d’accorder le bénéfice de l’urgence aux discussions déjà en cours entre les différents acteurs haitiens, afin de dégager un consensus national susceptible de favoriser une sortie de crise durable, poursuit monsieur Chrispin.

 

 

 

La Police Nationale d’Haïti et les Forces Armées d’Haïti (FAD’H) pourront réussir à rétablir la paix et la sécurité dans le pays, si on leur fournit les équipements et les matériels nécessaires dans le cadre de leur mission, recommande-t-il. Jean Willio Patrick Chrispin reste convaincu que ces deux institutions nationales ont reçu des formations adéquates et appropriées pour lutter contre l’insécurité et stopper les bandits de tout univers social, politique et économique. Dorénavant, il incombe aux autorités décisionnelles responssbles d’avoir la volonté politique d’enrayer cette crise.

 

 

 

Monsieur Chrispin revient, par ailleurs, sur les échecs à répétition qu’ont toujours essuyé les différentes missions onusiennes dans le pays, pas moins de dix, depuis 1993 jusqu’à aujourd’hui, ont foulé vainement le sol haitien, sans jamais apporter des solutions aux problèmes haïtiens, déplore-t-il accusant la communauté internationale de complot contre le développement d’Haïti par l’instrumentalisation des politiques haïtiens au détriment du peuple. 

 

 

 

Il rejette l’idée selon laquelle la soulution à la crise qui ronge le pays viendrait de l’extérieur. C’est un discours politique insouciant et irrationnel formulé dans le but de manipuler la population haïtienne. L’ancien conseiller de Jovenel Moïse dénonce tous les dirigeants et dirigeantes qui se sont succédés à la tȇte du pays, sans jamais privilégier le bien-ȇtre des citoyennes et des citoyens haïtiens.

 

 

 

D’un autre côté, Jean Willio Patrick Chrispin fustige le comportement des puissances occidentales qui s’amusent, selon lui, à provoquer des situations de crise en Haïti, dans l’unique objectif d’en profiter pour s’enrichir, ce, au détriment des intérêts nationaux.

 

 

S’opposant à toute démarche favorable à une éventuelle intervention militaire étrangère en Haïti, l’ancien collaborateur du défunt président Jovenel Moise dénonce l’ingérence de la communauté internationale, au regard des dispositions des conventions de vienne de 1961 et de 1963 sur les relations diplomatiques et les relations consulaires.

 

 

 

Suite à la résolution adoptée par le gouvernement de facto, en conseil des ministres dans la soirée du jeudi 6 octobre 2022, réclamant, entre autres, une aide militaire et sanitaire pour limiter les actions des bandits et éviter une crise sanitaire en Haïti, selon les autorités, les positions des acteurs restent mitigées, alors que les manifestations se multiplient contre le pouvoir en place, et les scènes de pillage se poursuivent partout dans le pays où le fonctionnment des institutions publiques et commerciales demeure grandement paralysé. 

 

 

 

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies doit se réunir le 21 octobre prochain pour se prononcer sur la demande des dirigeants contestés haïtiens considérée, par plus d’un, comme un acte de haute trahison, un gifle à la souveraineté nationale.

 

 

 

WMP

 

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