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Bastonné, roué de coups, le récit glaçant de l’arrestation violente du journaliste Robeste Dimanche

Le journaliste Robeste Dimanche a été arrêté, dimanche 30 octobre 2022, en pleine couverture d’une situation de tension au niveau de Delmas, dans le fief de Baz 47. Bastonné, roué de coups, Dimanche révèle, dans une entrevue à magik 9 ce lundi, que les policiers ont menacé de l’emmener à Cité Soleil pour l’assassiner.

 

Hier dimanche, la stupeur était à son comble. Robeste Dimanche, journaliste reporter à la radio Télé Zénith a été arrêté sur l’autoroute de Delmas en pleine couverture d’une situation de tension où des membres de Baz 47 protestaient contre l’enlèvement de 5 des leurs.

« J’avais vu des pneus enflammés sur la chaussée. Les membres de Baz 47 voulaient protester contre l’enlèvement de 5 d’entre eux. En tant que journaliste, je suis venu couvrir l’événement », explique Robeste Dimanche dans cette interview à Panel Magik.

Cette situation de tension à Delmas 47 a déplu à certains policiers de l’UDMO qui n’ont pas attendu pour disperser les citoyens réfractaires à coups de gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles. « Pendant un moment, les policiers s’étaient déplacés. Par la suite, ils sont revenus avec les nerfs à fleur de peau. Quand ils sont descendus avec colère de leur véhicule, je me suis demandé ce qui se passait. Les policiers pensaient que je m’adressais à eux et c’était le début de la bastonnade », détaille Dimanche qui dit s’être clairement identifié comme journaliste.

Bastonné, roué de coups, Dimanche a été contraint de monter le Pickup de patrouille de la PNH. Il dit avoir reçu des coups de bottes.  « Ils ont dit qu’ils vont se rendre à Delmas 33 au commissariat. L’un d’entre eux s’est opposé pour proposer d’aller m’assassiner à Cité Soleil », poursuit Robeste Dimanche contant un récit glaçant dans lequel la mort caressait déjà son hombre. Vus les voix discordantes, les policiers sont descendus du véhicule pour pouvoir trouver une entente afin de décider quoi faire du professionnel de la presse. Ils ont finalement convenu d’emmener Robeste Dimanche au commissariat de Delmas 33.

Arrivés au poste de police, les policiers ont monté un dossier incluant des motifs d’arrestation comme troubles à l’ordre public et rébellion. Peu de temps après, famille, avocats, confrères et consœurs de la presse ont rapidement investi les locaux du commissariat. Et là, le bât blessait.

Quelques minutes plus tard, un climat de tension allait régner au niveau du commissariat. Des journalistes mécontents ont craché leur colère. « Arete nou tout, arete nou tout », scandaient les journalistes, lançant des jurons à l’égard des agents.

Dépassés par les événements, les policiers affectés au commissariat de Delmas 33 ont dû faire usage de gaz lacrymogènes et tirs à balles réelles en vue de disperser les journalistes, calmer les tensions et favoriser un retour à la normale. Sauf que, ironie du sort, cette tentative a plutôt jeté de l’huile sur le feu car Romelson Vilsaint atteint d’une bouteille de gaz lacrymogène à la tête est mort sur le champ. D’autres blessés comme Roubens le Cayen et Raynald Kenny Petit Frère ont été enregistrés.

« C’était un massacre », explique Dimanche qui indique malgré le forfait des policiers, les journalistes n’ont juré que pour sa libération.

Vers 9h 30 PM, le commissaire du gouvernement près du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Jacques Lafontant, a fait son apparition au poste de police à delmas 33 et procédé à la libération du journaliste.

« Je vais porter plainte », indique Robeste Dimanche qui veut des explications sur ce qui lui est arrivé.

La semaine dernière, le journaliste et présentateur de Panel Magik Roberson Alphone a survécu à une tentative d’assassinat. Son véhicule a essuyé pas moins de 10 projectiles.

Le journaliste Romelson Vilsaint qui a perdu la vie lors de ce mouvement de protestation au commissariat pour exiger la libération de son confrère Robeste Dimanche, était correspondant permanent, à Port-au-Prince, de la radio Génération 80, émettant à Port-de-Paix dans le département du Nord-Ouest. Il faisait partie d’un groupe de journalistes venus supporter leur confrère Robeste Dimanche.

RPBS

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