Carnage à Village de Dieu : Deux ans après, les autorités n’ont tiré aucune leçon selon le SPNH

(Port-au-Prince)- Garry Jean Baptiste du Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH), déplore que les autorités de l’État et de l’institution policière n’ont tiré aucune leçon du carnage où cinq policiers ont été tués à Village de Dieu, le 12 Mars 2021. Selon lui, cet acte à donné carte blanche aux actes de banditisme dans le pays.

“Malgré le carnage du 12 Mars 2021, où cinq policiers ont été tués à Village de Dieu, deux ans après les autorités n’ont tiré aucune leçon”, s’est plaint le syndicaliste Garry Jean Baptiste, lors d’une intervention à l’émission Panel Magik ce lundi.  Ainsi, face à l’inaction des autorités pour récupérer le corps des policiers, “les bandits armés ont pris confiance, voilà maintenant où nous sommes deux ans après”, regrette-t-il.

“C’est triste que les autorités ont préféré payer 25.000 dollars américains aux bandits pour récupérer le véhicule blindé en guise d’une opération devant conduire à la récupération des dépouilles des policiers”, affirme M. Jean Baptiste. Il estime que la PNH ne sera jamais efficace puisqu’elle est contrôlée par la politique. “Les opérations sont souvent fuitées en raison des décisions émanées de personnes n’ayant aucune formation en sécurité (Premier ministre, Ministre intérieur et Justice)”, martèle Garry Jean Baptiste.

Le syndicaliste plaide en faveur d’une bonne cohésion au sein de la Police et un meilleur traitement des policiers afin de faire face à cette situation qui s’aggrave de plus en plus. Mieux équiper la PNH, des accompagnements sociaux et économiques, selon Garry Jean Baptiste, pourraient motiver les agents de la Police Nationale d’Haïti à mieux répondre à leurs obligations. “Malgré la situation difficile que vivent les policiers, ils n’ont pas encore reçu le salaire du mois de février, ils n’ont pas de casques, pas gilets par balles ni d’armes adéquates pour répondre aux attaques des bandits armés”, explique-t-il.

Par ailleurs, il invite le Directeur Général de la Police, Frantz Elbé, à se méfier des ingérences politiques au sein de la PNH. Il lui reproche de ne pas prêter attention au syndicat de la Police Nationale d’Haïti qui chaque jour reçoit les doléances des policiers. Toutefois, le syndicaliste dit espérer que Frantz Elbé, à l’instar de Léon Charles,  ne vient pas allonger la liste des Directeurs Généraux qui ont saboté la PNH et persécuté les policiers à des fins politiques.

Wallace Elie