Politique

Haïti-crise : Le BSA réclame le départ d’Ariel Henry sans conditions

(Port-au-Prince) Ginette Chérubin, membre du Bureau de Suivi de l’accord de Montana (BSA) a, lors de son intervention à l’émission Panel Magik dimanche 4 novembre 2022, appelé les partisans de Ariel Henry à le lâcher pour permettre au pays de « souffler ».

 

Ginette Chérubin a réaffirmé le souhait du BSA de ne plus vouloir discuter avec le Premier ministre Ariel Henry en qui, il ne voit plus l’homme idéal pour diriger le pays. « Toute négociation avec Ariel Henry devrait tourner autour de son départ », a déclaré Mme Chérubin qui a appelé les partisans de Henry à le lâcher.

Le Bureau de Suivi de l’Accord de Montana ne veut plus entendre parler de Ariel Henry. Il y a quelques mois des négociations ont été entamées entre les deux partis en vue de parvenir à un accord politique, depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Pour le Montana, Ariel Henry doit partir inévitablement.

« Le seul moyen d’avoir un échange avec le Premier ministre c’est de statuer sur son départ. Il n’y a pas d’autre moyen de discuter avec lui parce que nous ne pouvons pas parler de dialogue et de négociation avec quelqu’un qui a commis un crime de lèse-patrie ; en plein 21e siècle il réclame une occupation. Toute négociation devrait tourner autour du départ du Premier ministre. Et les personnes qui les soutiennent ont reçu le message, nous le leur avons dit à plusieurs reprises. Nous savons que le Premier ministre n’est pas maître de lui », a expliqué Ginette Chérubin du BSA, sans langue de bois sur Magik 9 dimanche.

Selon Ginette Chérubin, la rupture est consommée après la décision du chef du gouvernement de demander une intervention militaire étrangère en Haïti. « L’appel à l’occupation est un crime de haute trahison, un facteur en plus contre la présence d’Ariel Henry à la tête du pays. Cet appel nous oblige à travailler avec des secteurs qui se trouvent dans les pays où sont supposés être concoctés une possible occupation », a analysé l’ancienne conseillère électorale qui a reconnu qu’Haïti a besoin de l’aide de ses pays amis.

« Nous avons besoin d’appui, mais c’est à nous d’avoir le leadership de la définition des besoins et avec plaisir nous allons recevoir l’accompagnement de l’étranger pour renforcer et accompagner les forces de sécurité par exemple, pour l’aide humanitaire », a précisé Dr Chérubin.

Dans la foulée, le BSA dit entrer en contact avec la diaspora et des représentants haïtiens qui peuvent fournir un appui à la démarche de dire non à l’occupation et de préciser le type d’accompagnement dont Haïti a besoin.

 

Division au sein du BSA

Des informations en circulation ont fait croire à un éclatement du BSA; les élus -Fritz Jean, Steven Benoît- et les autres membres du bureau seraient dos à dos. Selon Ginette Chérubin, ce n’est pas le cas. « Nous sommes obligés par rapport aux nouvelles données d’actualiser nos positions et éventuellement de réviser nos stratégies et nos lignes tactiques », a-t-elle fait comprendre. Mme Chérubin a pris le soin d’expliquer que « le Bureau de Suivi de l’Accord de Montana n’est pas un parti politique dont l’objectif se résumerais à chasser Ariel Henry du pouvoir, ni à mettre un gouvernement de transition en place, mais de constituer une force et d’identifier ceux qui participeront au gouvernement de transition ».

Le gouvernement et les acteurs politiques ne parviennent toujours pas à trouver un terrain d’entente pour enrayer la crise. Néanmoins, une nouvelle mission du Canada conduite par l’ambassadeur canadien à l’ONU Bob Rae, séjourne en Haïti du 7 au 9 décembre. Cette mission consultera les acteurs sur les options permettant de soutenir les efforts menés pour non seulement faire face aux crises humanitaire et sécuritaire, mais aussi voir quel rôle que le Canada pourrait jouer dans la réponse internationale, a expliqué la ministre des affaires étrangères canadienne, Mélanie Joly.

RPBS

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