Haïti: 2 personnes souffrant de choléra sur 5 sont des enfants, alerte l’UNICEF
Près de deux mois après le début de l’épidémie de choléra en Haïti, l’UNICEF avertit, dans un communiqué, qu’environ 40 pour cent du nombre croissant de cas confirmés concernent des enfants. Au 21 novembre, le ministère de la Santé a rapporté 924 cas confirmés de choléra, plus de 10.600 cas suspects et 188 décès.
Ce cri d’alarme intervient juste après une visite de de quatre jours en Haïti de Manuel Fontaine, Directeur du Bureau des programmes d’urgence de l’UNICEF. « J’ai été choqué de voir de nombreux enfants en danger de mort dans les centres de traitement du choléra. En quelques heures seulement, la diarrhée aqueuse aiguë et les vomissements les déshydratent et les affaiblissent à tel point qu’ils risquent de mourir s’ils ne reçoivent pas aussitôt un traitement adéquat », indique M. Fontaine cité dans le communiqué de l’UNICEF.
Depuis le début de l’épidémie de choléra, neuf cas confirmés de choléra sur 10 en Haïti ont été rapportés dans les zones les plus touchées par la crise nutritionnelle qui s’aggrave dans le pays. Les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, également appelée émaciation sévère, sont plus vulnérables au choléra et courent au moins trois fois plus de risques de mourir de la maladie. « À l’heure actuelle en Haïti, la vie des enfants est triplement menacée : malnutrition, choléra et violence armée. Et parfois, les trois ensemble », dit-il.
Le communiqué rapporte que, pendant son séjour, M. Fontaine a visité des centres de traitement du choléra soutenus par l’UNICEF à Cité Soleil et à Port-au-Prince, où les enfants souffrant de malnutrition reçoivent des soins vitaux. « Il s’est également rendu dans un centre qui fournit des soins médicaux, psychologiques et psychosociaux aux survivantes de violences basées sur le genre », rapporte l’UNICEF.
De juillet 2022 à ce jour, l’UNICEF et ses partenaires ont dépisté et évalué l’état nutritionnel de près de 6.200 enfants dans la commune de Cité Soleil, la plus grande zone urbaine défavorisée de la capitale. Au total, environ 2.500 enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë sévère et modérée ont reçu un traitement de qualité.
RPBS