Énergie: Quand la RDC propose ses ressources pétrolières aux plus offrant
La République démocratique du Congo a mis aux enchères 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers. Une décision qui, avertissent les ONG de défense de l’environnement, peut avoir des conséquences catastrophiques pour la biodiversité et les communautés locales.
La République démocratique du Congo (RDC), qui abrite l’une des plus grandes forêts tropicales primaires au monde, a mis aux enchères, le 28 juillet 2022, de vastes parcelles de terrain dans l’espoir de devenir “le nouvel eldorado des investissements pétroliers”.
Ces parcelles, destinées au forage pétrolier et gazier, s’étendent jusque dans le parc national des Virunga dans l’est de la RDC, la plus importante réserve naturelle de gorilles au monde. Mais aussi dans des tourbières tropicales qui absorbent des quantités considérables de carbone, l’empêchant ainsi d’atteindre l’atmosphère et de concourir au réchauffement climatique.
Un revirement mondial
C’est un revirement complet. Huit mois seulement après la participation du président congolais, Félix Tshisekedi, à la COP26 de Glasgow et la signature d’un accord sur dix ans pour la protection de la forêt tropicale du bassin du Congo – deuxième poumon de la planète après la forêt amazonienne –, le gouvernement donne son feu vert à de nouveaux forages pétroliers au beau milieu d’écosystèmes fragiles.
L’accord prévoyait, sur les cinq premières années, des investissements internationaux à hauteur de 500 millions de dollars 493 millions d’euros à destination de la RDC, l’un des pays les plus pauvres du monde. Mais, depuis sa ratification, la communauté internationale a redéfini ses priorités immédiates.
Cette démarche a suscité l’indignation des défenseurs de l’environnement. Juste avant le lancement de l’appel d’offres, le gouvernement a par ailleurs doublé la mise, portant de 16 à 30 le nombre de blocs à attribuer ; 27 sont destinés au forage pétrolier et 3 au secteur gazier. Le groupe TotalEnergies, les représentants de Chevron et d’autres grands groupes pétroliers ont quant à eux refusé de s’exprimer sur le sujet.
Pour l’heure, il est impossible de savoir quels sont les montants en jeu tant que les parcelles mises aux enchères n’auront pas été sondées grâce à l’imagerie sismique – une méthode qui pourrait elle-même faire des ravages, d’après les scientifiques.