4.7 millions d’Haïtiens sont en insécurité alimentaire, alerte la CNSA
Photo: Agronome Harmel Cazeau
Le coordonateur de la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA), l’agronome Harmel Cazeau, a tiré la sonnette d’alarme sur l’augmentation excessive des personnes en situation d’insécurité alimentaire le pays, lors d’une intervention ce mercredi, à l’émission Panel Magik. Cette catégorie se chiffre désormais à 4.7 millions, selon Monsieur Cazeau.
Selon les données enregistrés par la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire, en 2016, le nombre d’Haïtiens vivant dans l’insécurité alimentaire était estimé à 2.5 millions. En 2021, nous étions passés à 4.4 millions, et en 2022, le bilan s’alourdit encore. 4.7 millions d’Haïtiens sont en insécurité alimentaire. C’est la réalisation d’une enquête nationale, tant dans les milieux ruraux que dans les régions urbaines sur la sécurité alimentaire, qui a permis aux enquêteurs de la CNSA d’observer cette augmentation entre août 2021 et février 2022, précise l’agronome Harmel Cazeau.
Partout dans le pays, l’insécurité alimentaire s’accentue à différents degrés de l’échelle. Certains Haïtiens pataugent dans une phase aiguë, d’autres le sont moins. Mais pour l’essentiel, dans la plupart des régions, les enquêteurs soulignent l’existence de certaines personnes en situation d’urgence alimentaire nécessitant donc des interventions urgentes. Au moins 1.3 millions d’Haïtiens font partie de cette catégorie.
Selon l’agronome Cazeau, la situation s’est détériorée de manière catastrophique dans certaines zones notamment Cité-Soleil qui dépasse la situation d’urgence alimentaire pour se propulser dans une situation catastrophique (dernier niveau).
L’année dernière, 5 zones sur 32 consultées par les enquêteurs de la CNSA étaient concernées par la situation d’urgence alimentaire. « Aujourd’hui, elles sont 15 à être concernées », précise Monsieur Cazeau qui cite en exemple; Cité soleil, croix des bouquets, Grand’Anse, Bel-Anse, Grand Gosier, Anse à pitre, Thiotte, nippes entre autres.
« L’environnement socio-politique, un taux d’inflation de 30.5%, monnaie locale en nette dépréciation, augmentation du Coût du panier alimentaire de base, manque de production nationale… », figurent parmi les principaux facteurs évoqués par le coordonateur de la CNSA pour expliquer cette situation.
L’agronome Cazeau croit que la sécurité alimentaire est fondamentale. « C’est un besoin primaire qui doit être pris en considération dans les politiques publiques multisectorielles », avance le responsable qui, par ailleurs, appelle les décideurs à prendre des mesures politiques pour renverser la tendance.
RPBS