Haïti-polique: Le Sénateur Joseph Lambert, un vrai caméléon

La crise qui ronge le pays et qui ne cesse de s’aggraver le plonge dans un profond désespoir. Néanmoins, elle permet également de mieux appréhender le déficit de cohérence et d’intégrité caractérisant bon nombre d’hommes et de femmes politiques en Haïti. Le cas de Lambert est exceptionnellement impressionnant à l’instar de tant d’autres qui font, ici, de la politique leur métier de prédiction.

Le sénateur Joseph Lambert analyse toujours les conjonctures, étudie les momentum qu’elles présentent afin d’agir sans faute, sans erreur aucune, en témoignent ses différentes tentatives pour s’accaparer du pouvoir avant et après l’assassinat sauvage du président Jovenel Moïse.  Mais l’écharpe présidentielle lui échappe toujours. L’animal politique est bel et bien son sobriquet préféré, à entendre l’élu du Sud-est. 

Il est évident que l’actuel président du Tiers du Sénat, Joseph Lambert s’est attiré des foudres pour ses différentes prises de position souvent  entachées d’intérêts mesquins et personnels dans le but d’assouvir ses fantasmes  politiques, ce, au détriment du bien-être collectif.

En Haïti, l’incompétence, l’indécence, la corruption et l’hypocrisie sont l’apanage des politiciens, Joseph Lambert en est le parfait exemple, il ne fait rien qui ne colle pas avec ses objectifs politiques et économiques. Ses prises de position souvent frôlent l’incohérence. Il fait déjà pas mal de disciples  qui, comme lui, souffrent de ce déficit d’incohérence et d’intégrité.  De Nenel Cassis à André Michel, passant par son compagnon de combat Youri Latortue, la liste risque d’être très longue. 

Si l’on vous demande le prototype du politicien haïtien,  prenez sans gêne, l’élu du Sud-Est, Joseph Lambert. C’est l’homme politique idéal à l’haïtienne. Ses mannœuvres intéressées pour s’accaparer du pouvoir, ses coups politiques parfois ratés dessinent les contradictions qui caractérisent son parcours sur la scène politique haïtienne.

Est-il réellement pour ou contre l’intervention militaire étrangère en Haïti?

« Je l’avais dit clairement le 1er mai dernier. L’État haïtien doit solliciter un appui logistique, technique, opérationnel et armé pour renforcer la PNH. La police nationale n’a pas la capacité pour répondre aux exigences de l’heure. Je n’ai pas de préférence sur un pays ou une instance étrangère en particulier. N’importe quel pays peut nous aider », soutient Joseph Lambert, selon  un article publié dans les colonnes du quotidien Le Nouvelliste, le 28 octobre 2021.

Et pas plus tard que cette semaine, alors que la crise frôle une explosion sociale et une crise humanitaire  sans précédent (Banditisme, Inflation, Choléra, Crise de carburant) le dernier tiers du Sénat dirigé par Joseph Lambert s’est prononcé contre toute intervention de forces étrangères dans le pays, à travers une résolution prise le dimanche écoulé. Dans ce document, le grand corps demande au gouvernement de surseoir à sa demande de déploiement d’une force internationale en Haïti. Qui pis est, le Sénat de la République ayant Lambert à sa tête ne propose que dalle comme alternative.

Si l’on remonte en 2021, où se renforçaient les débats relatifs à la durée du mandat constitutionnel  du président Jovenel Moïse et sur lesquels le Sénat dont il dirige toujours devait placer ses mots, conformément à la constitution, on constatera que la position de l’animal politique était mitigée. C’est comme dire aux uns vous avez raison et aux autres vous n’avez pas tort. Comme un vrai caméléon, le  président du Sénat de la République s’adapte à chaque situation et ne quitte pas un arbre tant qu’il n’est pas  sûr du suivant. Et, quand Joseph parle, seul Lambert lui fait confiance.

JB