Haïti-crise : l’augmentation de la violence extrême des gangs est un « cauchemar vivant », selon Volker Türk

(Genève)- Suite à sa visite officielle de deux jours effectuée en Haïti, du 8 au 10 février,   le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, imdique dans un rapport que “la violence extrême et les violations flagrantes des droits de l’homme, y compris les meurtres de masse, les viols collectifs et les attaques de tireurs d’élite, ont fortement augmenté à Cité Soleil, à la périphérie de la capitale haïtienne, créant « un cauchemar vivant » pour des milliers de personnes “.

Les conclusions de ce rapport sont horrifiantes. Il présente un tableau sombre de la façon dont les gens sont harcelés et terrorisés par des gangs criminels pendant des mois sans que l’État ne puisse y mettre fin. Cela ne peut être décrit que comme “ un cauchemar vivant “, a déclaré Volker Türk.

Le rapport indique que du 8 juillet au 31 décembre 2022, la violence des gangs a entraîné 263 meurtres dans le quartier de Brooklyn de Cité Soleil, la commune appauvrie et densément peuplée de la capitale Port-au-Prince. Il a documenté au moins 57 viols collectifs de femmes et de filles, ainsi que des enlèvements et de l’exploitation sexuelle.

En une seule journée, le 8 juillet 2022, des membres de gangs ont assassiné 95 personnes, dont six enfants, l’un d’entre eux n’avait que deux ans.

La situation à Brooklyn reflète le sort de centaines de milliers d’autres en Haïti qui résident dans des zones sous le contrôle de gangs lourdement armés, selon le rapport du Service des droits de l’homme du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti.

Le gang du G-9 a semé la terreur en utilisant des tireurs d’élite, qui tuent sans discernement quiconque entre dans leur champ de vision, indique le rapport, ajoutant qu’en moyenne six personnes sont tuées chaque semaine par des tireurs d’élite.

“ La situation de la commune de Cité Soleil n’est pas un cas isolé et, malheureusement, de nombreux Haïtiens vivent des épreuves similaires “, a déclaré Türk. Selon le responsable, il est temps que la communauté internationale aide les autorités haïtiennes à reprendre le contrôle total, afin que ces souffrances puissent être stoppées.

En ce sens, le chef des droits de l’homme de l’ONU a appelé à un renforcement des forces de sécurité, ainsi que du système judiciaire. Tous les auteurs, ainsi que ceux qui soutiennent et financent les gangs, doivent être poursuivis et jugés conformément à l’état de droit, et toutes les victimes doivent être reconnues et leurs droits à la vérité, à la justice et à des réparations doivent être respectés, a ajouté Volker Türk.

WMP