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Haiti-crise: Le BSA dit NON à une intervention militaire étrangère en Haïti et préconise la constitution d’un pouvoir consensuel sans Ariel Henry

Le Bureau de Suivi de l’Accord de Montana s’oppose à toute forme d’intervention militaire et policière étrangère en Haïti et réclame la démission de l’équipe gouvernementale de facto dirigée par le docteur Ariel Henry, dans un document argumenté présenté le mercredi 12 octobre 2022 aux émissaires américains dont Brian A. Nichols.

 

 

 

 

À cette  position de principe s’allient toutes les structures signataires de l’accord du 30 août 2021. “Notre pays en moins d’un centenaire a vécu plusieurs interventions américaines et onusiennes ayant laissé des séquelles graves et profondes tant au niveau de l’État que de la société haïtienne”, peut-on lire dans ce document.  “De plus, les dépenses en terme d’argent pour assurer la gestion et le maintien de ces différentes missions militaires étrangères sont énormes alors que les résultats escomptés restent  très insignifiants, avec des effets contre productifs”, rappelle le BSA.

 

 

 

 

La mise sous tutelle internationale d’Haïti n’a jamais été sans conséquences néfastes, en témoigne la situation chaotique actuelle du pays caractérisée par l’effondrement de l’État, la désarticulation de la société et la prolifération des gangs armés dans le pays. Il s’agit d’un véritable complot orchestré avec évidemment la complicité des autorités haïtiennes, des dirigeants et lobbyistes internationaux pour appauvrir et maintenir davantage la nation dans la misère, par la mise en place d’un système économique néolibéral axé sur la corruption, la violence aveugle des organisations criminelles armées, dénonce le Bureau de Suivi de l’accord de Montana.

 

 

 

 

Par ailleurs, le BSA se dit plutôt favorable aux démarches visant à renforcer les institutions sécuritaires nationales comme l’une des voies incontournables pour résoudre une fois pour toutes et de manière durable le problème de l’insécurité en Haïti, recommande-t-il. Le recours à une force répressive antidémocratique est loin d’être une solution aux soucis liés à la violence des gangs armés. Une telle stratégie risque d’entraîner un génocide dans les quartiers populaires, car, sans uniformes et aucune identification, les bandits sont généralement assimilés à la population civile, craint cette structure politique.

 

 

 

Ainsi, le BSA préconise la dépolitisation de la police nationale ainsi qu’une assistance technique et logistique pour la renforcer. En plus du renforcement des institutions sécuritaires nationales, le Bureau de Suivi de l’Accord de Montana croit qu’il est impératif de penser à une solution politique qui vise la rupture radicale entre les pouvoirs politiques, le secteur économique mafieux et les gangs armés.

 

 

 

Sans détour, le BSA dénonce l’entêtement de la communauté internationale, particulièrement les États-Unis d’Amérique, à vouloir imposer à Haïti un exécutif monocéphale qui ne correspond nullement à la constitution et aux lois de la République, critique-t-il.

 

 

L’équipe de l’Accord de Montana, dirigée notamment par Magali Comeau Dénis et Jacques Ted Saint-Dic, se dit en faveur de la formation dans le meilleur délai d’un pouvoir de transition consensuel. Ils exigent la démission sans condition du premier ministre Ariel Henry, jugé illégitime et impopulaire, qui, depuis son installation à la Primature, a largement contribué à l’aggravation de la crise politique et sécuritaire du pays.

 

 

 

RL

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