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Décès en cascade de détenus: deux nouveaux prisonniers meurent des suites de famine à Petit Goave

Deux nouveaux prisonniers ont rendu l’âme hier vendredi 23 septembre 2022 à la prison civile de Petit-Goave des suites de famine et de manque d’hydratation, selon l’avocat Arnel Remy. 5 autres de la même prison civile se trouvent actuellement entre la vie et la mort.

La situation est explosive au niveau des prisons civiles à travers le pays. Ces centres carcéraux manquent de tout. A Port-au-Prince, Mirebalais, Jacmel et Jérémie, la stupeur est à son comble. La situation est exagérée avec ces dernières semaines de tension dans la capitale et dans les villes de province. La famine frappe de plein fouet la majorité des prisons civiles. Les difficultés d’approvisionnement s’expliquent en raison des barricades dressées sur les principaux axes routiers depuis le début de l’opération « Bwa Kale ».

Des détenus sont dans des situations critiques, d’autres ont déjà dit adieu à la vie. « 2 autres prisonniers sont morts le 23 septembre à la prison civile de Petit-Goave faute de trouver de nourriture et de l’eau pour boire. Il y en a 5 autres dans la même prison qui sont entre la vie et la mort », alerte Arnel Rémy sur son Compte Twitter, profitant de lancer un SOS pour la prison civile.

Mercredi dernier, Olritch Toussaint a succombé des suites aussi de la famine, selon l’avocat Arnel Rémy, membre du Collectif des avocats pour la défense des droits de l’homme (CADDHO). « Dieu seul sait combien d’autres vont mourir », avait-il prévenu.

La situation qui sévit dans la région métropolitaine impacte grandement sur les conditions hygiéniques des détenus. Certains ont baigné depuis une semaine. Ils ne sont presque plus alimentés en nourriture. « Ils vivent dans des conditions infra-humaines », décrit-il.

Dans la prison civile de Jacmel, la situation est d’autant plus que catastrophique. De janvier à septembre de l’année en cours, 17 détenus sont déjà morts dans des conditions jusqu’à aujourd’hui méconnues. Le 3 septembre 2022, la presse a été alertée par des responsables d’organismes de défense des droits humains pour la mort des détenus Tombeau Dieuvè et Ossé Ferdinand. 24 heures auparavant, soit le 2 septembre, les détenus Jean Pierre Duralson et Sanon Lifène succombaient à la prison civile.

Difficultés respiratoires, malnutrition sont, entre autres, les causes de la mort de la plupart des détenus, a fait savoir Jean Jeudy, secrétaire général de Société Makaya, militant pour le respect des droits humains, interviewé par la presse locale.

Pour aider les détenus à rester en vie, une partie de la société civile de Jacmel fait son possible pour alimenter la prison en nourriture. Les gens courtisent ceux qui ont chez eux des vivres alimentaires pour alimenter la prison. Selon Jean Jeudy, la majorité des 700 détenus de la prison civile de Jacmel sont malades. Les conditions exécrables d’incarcération, l’insalubrité, la malnutrition rendent vulnérables les détenus qui, pour la plupart, sont en détention préventive prolongée.

Les prisons haïtiennes sont les plus surpeuplées au monde avec un taux moyen d’occupation dépassant les 400 %, ne laissant en moyenne que 0,7 mètre carré par détenu, quand les normes internationales recommandent un minimum de quatre mètres carrés par personne. Cette profonde aggravation des conditions carcérales, fait craindre le pire aux directeurs de prison.

DJ

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