Crise en Haïti: «Trudeau est allé trop vite», croit Dany Laferrière
Cavalière, trop précipitée, l’intervention du Canada en Haïti a connu quelques ratés, selon l’écrivain Dany Laferrière, qui a émis quelques réserves, vendredi 25 novembre, sur le plateau de l’émission « Le monde à l’envers» diffusée sur la chaîne TVA.
Dans une entrevue accordée à Stéphan Bureau, l’immortel Dany Laferrière membre de l’Académie française, qui était à Montréal pour le “Salon du livre de Montréal”, a estimé que le premier ministre Justin Trudeau aurait choisi d’imposer des sanctions sans faire la démonstration de la culpabilité des chefs d’État qu’il a voulu punir, notamment l’ex-président Michel Martelly.
L’homme de lettres a ainsi qualifié cette intervention de M. Trudeau de cavalière et de précipitée.
« La question d’un président de la République c’est toujours : s’agit-il du président ou de la présidence?», s’est-il demandé, spécifiant que ce qui tenait un pays c’était la symbolique, «sinon c’est un lieu avec des gens», a-t-il poursuivi. Selon lui, si l’on s’attaque à la symbolique sans apparence de justice claire, irréfutable, « c’est un acte cavalier ».
Rappelons que les jours antérieurs, le Canada a annoncé des sanctions à l’égard de l’ex-président haïtien en plus de promettre 16,5 millions de dollars pour aider à stabiliser le pays. Il y a quelques mois, Laferrière s’est résigné pour la toute première fois à se rendre dans son pays natal, en raison du contexte politique et du risque de kidnapping qu’il pourrait encourir en raison de sa posture de personnalité publique.
L’annonce des sanctions contre le président Joseph Michel Martelly a été faite par le premier ministre du Canada Justin Trudeau lors de sa participation au Sommet de la Francophonie en Tunisie ajoutant que deux anciens premiers ministres haïtiens y étaient concernés. Il s’agit des anciens premiers ministres Laurent Lamothe, nommé par Martelly et Jean Henry Céant qui fut premier ministre sous la présidence de Jovenel Moïse.
A l’issue de ces différentes sanctions, le gouvernement haïtien ne s’est toujours pas prononcé officiellement sur la situation. Un silence qui peut bien vouloir dire long !
RPBS