Pénurie de carburant: des Haïtiens s’approvisionnent en République Dominicaine pour alimenter le marché noir
Une industrie de contrebande de pétrole évolue à travers les zones frontalières Haïtiano-Dominicaines suite à la pénurie de carburant en Haïti puis le blocage du terminal Varreux par des gangs armés. Des particuliers alimentent le marché avec ces produits à des prix vraiment excessifs.
Le dysfonctionnement du Terminal Varreux causé par des membres du gang G-9 an fanmi e alye, a poussé de nombreux haïtiens vers la République Dominicaine en vue de s’approvisionner en carburant, et ce, malgré des interdictions des autorités dominicaines.
Selon le quotidien Lístin Diario, les Dominicains et les Haïtiens achètent du carburant subventionné à 5 dollars américains le gallon dans les villes frontalières, et le font passer en contrebande vers Haïti pour le revendre à $50 dollars américains.
« Cela a provoqué des pénuries d’essence, de longues files d’attente dans les stations-service et a fait au moins doubler les ventes d’essence dans la ville frontalière de Dajabón », a déclaré Santiago Riverón, le maire de la ville.
« C’est une situation préoccupante car il n’y a pas que les Haïtiens qui traversent pour acheter de l’essence, maintenant, de nombreux Dominicains font le trafic d’essence et cela représente un danger », a ajouté Monsieur Riverón.
Le gouvernement dominicain avait annoncé des mesures visant à empêcher ce trafic illicite à la frontière suite à la pénurie de carburant en Haïti majoritairement tributaire du blocage du terminal Varreux.
«Il y a à peine deux semaines, les forces de sécurité frontalières dominicaines ont déclaré avoir saisi près de 2 700 gallons de carburant introduits en contrebande en Haïti lors d’un seul raid », selon Lístin Diario.
Commercialisation de ces produits en Haïti
Le prix varie en fonction de la distance. Autant que la région est éloignée de la frontière, autant le gallon est cher, selon des détaillants. « Le gallon varie entre 300 à 700 dollars dans les régions limitrophes », ont-ils fait savoir.
L’or noir dominicain est plus cher à Port-au-Prince. Les prix des produits pétroliers dans l’informel, à la capitale haïtienne, est beaucoup plus élevé que ceux dans les autres régions. Un chauffeur de motocyclette assurant le trajet Delmas/Pétion-Ville, a témoigné avoir acheté le gallon à 5000 gourdes.
Au regard de ce qui se dessine dans le paysage politique, tout porte à croire que le déblocage du terminal Varreux n’est pas pour demain.
Dans l’intervalle, des hôpitaux accueillent seulement les malades qui apportent leur carburant; deux semaines après la deuxième date qui était prévu pour la rentrée des classes, le MENFP se tait; certaines écoles fonctionnent sur internet uniquement pour ceux qui ont déjà payé les versements exigés… Une ènième situation que la bande à Ariel Henry semble pourtant bien digéré. N’est-ce pas que tout est sous contrôle?!
RPBS