Intervention militaire en Haïti : “Il est évident que ce n’est pas la solution”, réagit Camille Chalmers
L’économiste Camille Chalmers, a critiqué avec véhémence la décision du gouvernement haïtien de solliciter le déploiement d’une force militaire étrangère en Haïti. Intervenant en début de semaine sur France 24, le directeur de la Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), croit mordicus que “ce n’est pas la solution”.
L’intervention d’une force étrangère en Haïti afin de juguler la crise qui paralyse le fonctionnement du pays depuis plusieurs mois, est perçue par le gouvernement haïtien, les secrétaires généraux de l’ONU, Antonio Guterres et de l’OEA, Luis Almagro, entre autres, comme l’ultime planche de salut pour Haïti.
Au niveau de la société civile haïtienne, les opinions sont divisées. Les citoyens craignent des lendemains qui déchantent. L’économiste Camille Charlmers s’est dit indigné face à cette décision. “Il y a une incompréhension totale et une instrumentalisation de la crise haïtienne, a-t-il dit.
Depuis 1993, Haïti a connu pas moins de 10 missions onusiennes, mises en place pour favoriser la paix et la stabilité en Haïti. Monsieur Chalmers a déploré ces missions qui en dépit des moyens très importants mis à leur disposition ont échoué et ne faisaient qu’aggravé davantage la nature de la crise sociétale en Haïti. “Ces missions ont contribué à affaiblir les institutions et plonger le pays dans une situation catastrophique. Il est évident que ce n’est pas la solution. La solution ne peut pas passer par la répétition des mêmes erreurs”, a précisé l’économiste.
Camille Chalmers a regretté le fait que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres ait, lui aussi, appelé à l’assistance d’une force étrangère en Haïti. Il a dit considérer que cet appel ne visait qu’à légitimer le pouvoir anticonstitutionnel du Premier ministre Ariel Henry dont la population réclame son départ quotidiennement à travers des mouvements de protestation. Il a affirmé que les gangs qui sévissent dans la capitale et dans des zones de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince servent à affaiblir la mobilisation populaire.
Par ailleurs, Camille Charlmers a dénoncé le régime imposé par Ariel Henry à la nation qui constitue, selon lui, un frein à la construction démocratique en Haïti.
DJ