Société

L’OCNH tire la sonnette d’alarme sur les mauvaises conditions de travail des policiers

L’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH), a rendu public ce lundi 29 août, son 2e rapport sur l’accessibilité des agents de la police nationale d’Haïti aux droit dits inaliénables. Les conclusions interpellent et montent à quel niveau les agents de la PNH sont mal traités, mal logés et mal nourris.

 


C’est un 2e rapport choc. Des révélations qui mettent à nue l’institution policière quant à sa gestion de ses agents. Ce 2e rapport de l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) se base sur l’accessibilité des agents de la Police Nationale d’Haïti aux droits économiques, sociaux et culturels, concernant leur lieu de travail, la sécurité
sociale, la vie familiale, la participation à la vie culturelle et l’accès au logement, à l’alimentation, à l’eau, aux soins de santé et à l’éducation. Les conclusions de ce rapport fait froid dans le dos.

 

« Les agents de la PNH doivent se procurer, par leurs propres moyens, des outils de travail tels que uniformes, gilets pare-balles, casques, menottes et munitions lorsque ceux qui leur ont été remis par l’institution sont abimés ou perdus », révèle l’OCNH dans ce rapport.  « Le prix informel de la boîte de munitions varie entre 100 et 120 dollars américains », ajoute l’organisation.

 

Ce 2e rapport révèle qu’il est très difficile pour les policiers-ères de poursuivre leurs études à cause de leur horaire de travail et des faibles moyens économiques dont ils disposent. « Avec un horaire de 12 heures de temps au minimum, les policiers ont un manque de temps pour leurs activités personnelles », explique-t-il.

 

Au niveau de salaire, c’est là ou le bât blesse. Les policiers-ères passent plusieurs mois sans percevoir leur salaire, tandis qu’ils sont obligés de se rendre régulièrement à leur poste. « Certains agents de la PNH n’arrivent pas à subvenir aux besoins de leurs foyers avec un salaire allant de vingt-et-un à vingt-cinq mille gourdes le mois. Leurs enfants sont souvent renvoyés des établissements scolaires faute de moyens financiers pour payer à temps les frais exigés, selon le constat de l’OCNH.

 

S’agissant de nourriture, aucune disposition n’est prise pour les policiers. Ils arpentent les petits restaurants pour se remplir le ventre. « La plupart des policiers ne sont pas assez nourris par rapport au volume de travail qu’ils effectuent quotidiennement (nourriture non-vitaminée). L’intégration de la carte pour les plats chauds constitue une source de corruption », précise l’OCNH.

 

Le constat est criant. L’organisation des citoyens pour une nouvelle Haiti dresse un tableau sombre de la situation des agents de la PNH. L’OCNH estime que tous ces manquements faisant l’objet des conclusions de son rapport « influent sur le professionnalisme des agents chargés d’assurer la protection et le respect des libertés des personnes, des vies et des biens sur toute l’étendue du territoire national ».

 

Pour se frayer un chemin vers une amélioration des conditions de travail des agents de police, L’OCNH recommande : d’améliorer dans le plus bref délai la situation salariale des agents/tes de la PNH ; de pourvoir aux policiers les moyens de se prendre en charge ainsi que leurs dépendants.

 

De plus, de fournir aux policiers les moyens logistiques adéquats pour l’accomplissement de leur tâche; d’assister les parents des policiers victimes dans l’exercice de leur fonction; donner des mesures d’accompagnement aux policiers transférés; fournir un appui psychologique aux agents/tes de la PNH, au minimum deux (2) foispar an ; d’aménager les espaces de garde à vue et d’informatiser et mettre en réseau informatique les sous-commissariats et les commissariats, conclut l’OCNH dans cette note parvenu à la rédaction.

 

 

 

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