États-Unis : les yeux déjà rivés sur la présidentielle de 2024
Les résultats des élections de mi-mandat rebattent les cartes pour la course à la Maison-Blanche. Ron DeSantis est le nouveau héros républicain qui pourrait faire de l’ombre à Donald Trump, affaibli. Quant à Joe Biden, bien que perdant, il jubile.
Donald Trump a particulièrement mal vécu sa soirée électorale. Il la promettait exceptionnelle, se l’imaginait comme un tapis rouge parfait. Et c’est désormais son ancien poulain, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, brillamment réélu, qui lui fait le plus peur. Un Ron DeSantis que la chaîne conservatrice Fox News n’hésite pas à qualifier de «nouveau leader républicain». «DeFUTURE», titre de son côté le New York Post.
Le président démocrate devra probablement composer avec une Chambre des représentants aux mains des républicains, ce qui compliquera le reste de son mandat, mais la victoire de ses opposants s’annonce nettement plus courte que ce qu’ils pensaient. Le contrôle du Sénat, lui, était encore incertain. La composition finale de la Chambre haute, suspendue à trois sièges, ne devrait en effet être connue que dans quelques semaines.
Longtemps, les républicains ont cru avoir un boulevard pour reprendre les deux chambres à leurs rivaux et promettaient une “vague rouge”, voire un “tsunami”. “Cela ne s’est pas produit”, s’est réjoui jeudi Joe Biden, bientôt 80 ans, aux côtés de sa vice-présidente Kamala Harris.
Le 8 novembre, jour de ces élections historiquement périlleuses pour le parti en place, a été “un bon jour pour la démocratie”, a-t-il répété, et “une bonne soirée pour les démocrates”. “Il y avait beaucoup d’inquiétudes quant au fait que la démocratie passe le test. Elle l’a passé”, a-t-il ajouté, affirmant être “prêt à travailler avec les républicains”.
M. Trump, très présent lors de la campagne pour les élections de mi-mandat, serait prêt à se lancer de nouveau à la conquête du 1600 Pennsylvania Avenue : il a promis une “très grande annonce” le 15 novembre. Mais les performances plus que mitigées de ses poulains jettent une ombre sur ses projets et mettent en doute sa réputation de faiseur de rois.
Lui-même a concédé sur sa plateforme Truth Social que, “d’une certaine manière”, les résultats des “mi-mandat” étaient “quelque peu décevants”.
Propriété de l’influente famille Murdoch, le tabloïd New York Post, jusqu’à récemment favorable à l’ancien président, l’a accusé d’avoir “saboté” le scrutin pour les républicains, l’affublant dans ses colonnes du surnom “Trump le toxique”. Surtout, les élections ont permis de conforter son rival républicain le plus en vue aujourd’hui, le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, triomphalement réélu mardi.
M. DeSantis a prononcé un discours de victoire largement perçu comme se projetant vers 2024. “Le combat ne fait que commencer”, a lancé celui qui a fait de la Floride un laboratoire pour ses idées.
Quant à l’ancien vice-président Mike Pence, également pressenti pour la prochaine présidentielle, il a opportunément publié au lendemain des élections un extrait de ses mémoires. Son livre, dans lequel il raconte les pressions subies pour renverser les résultats de la présidentielle de 2020, sort le 15 novembre – le même jour que l’annonce promise par Donald Trump.
RPBS
Photo : L’ancien Président Donald Trump, le Président Joe Biden et le Gouverneur de la Floride Ron DeSantis.