La gourde en chute libre, la BRH perd sa « crédibilité » et son « efficacité », selon Eddy Labossière
L’économiste Eddy Labossière n’est pas allé de main morte pour fustiger le comportement de la Banque Centrale qui, malgré diverses mesures, n’a pas su favoriser un équilibre macro-économique dans le pays, à travers une publication sur son compte Facebook, mardi.
Depuis plusieurs jours, une chute vertigineuse de la gourde est constatée. Au 7 novembre 2022, le taux de référence de la BRH a atteint 129,0846 pour un Dollar Américain contre 125,60 pour un Dollar Américain le 29 octobre de la même année. Ce 9 novembre, il faut désormais plus de 132 gourdes pour se procurer un dollar. Au niveau du marché informel, il faut au moins 150 gourdes pour 1 dollar.
Selon l’économiste Eddy Labossière, à travers cette publication, la BRH n’a pas atteint son objectif car, la Gourde continue sa dépréciation. « Le différentiel des taux entre les deux marchés formel et informel est de plus de 10 points de pourcentage, l’objectif de la BRH pour réconcilier les deux taux a échoué », analyse Eddy Labossière, précisant que « quand une Banque Centrale passe à côté de ses objectifs, elle perd à la fois de sa crédibilité et même de son efficacité».
L’économiste reste convaincu qu’il y a des conséquences pour une Banque Centrale qui perd sa crédibilité. « Dans le contexte Haïtien ça peut se traduire par le fait que les banques commerciales et autres institutions financières ne prendront pas au sérieux et ne mettront pas en application les mesures et circulaires de politiques monétaires prises par la BRH les concernants », prévient Labossière.
Pour le seul exercice fiscal 2021-2022, la BRH a injecté plus de 350 millions de Dollars Américains, tirés de ses faibles réserves Internationales, selon Labossière qui regrette que « ça n’a pas empêché la dépréciation de la Gourde ».
Par conséquent, l’économiste conseille à la BRH d’utiliser cette somme, pour « participer à l’architecture financière ou la structure du capital ou la surface financière d’une Banque de développement et d’investissement, qui est le seul instrument ou mieux la seule stratégie viable devant favoriser l’inclusion financière en Haïti et pour finir une fois pour toute à l’apartheid financier dans le pays de Dessalines».
Il y a quelques mois, le leader de la structure politique Pitit Desalin, Jean-Charles Moïse, a revendiqué la valorisation de la gourde à partir des séries de manifestations lancées dans les parages des banques et les propos incendiaires à leur encontre. Pour le moment, au niveau de Pitit Desalin, c’est silence radio sur la question.
RPBS