Haïti-crise: Le sénateur Kédlaire Augustin désapprouve la résolution du Sénat et soutient la démarche du premier ministre de facto Ariel Henry
Dans une résolution adoptée le dimanche 9 octobre 2022, le Sénat de la République exprime son désaccord à la démarche du gouvernement de facto réclamant une intervention militaire étrangère en Haïti. En effet, à l’exception de Kédlaire Augustin, les 9 autres sénateurs exhortent, à travers ce document, le premier ministre de facto, Ariel Henry, à surseoir immédiatement à cette décision.
Kedlaire Augustin ne partage la logique de ses collègues, en témoigne son refus d’apposer sa signature sur ledit document. Lors d’un entretien avec le journaliste Wendy Phele, l’élu du Nord-ouest tente de justifier sa position réfractaire pro-gouvernementale.
Selon lui, la requête du gouvernement de facto relative à l’intervention d’une force militaire étrangère convient à la conjoncture du pays, bouleversé par une crise multidimensionnelle sans précédent.
Sans langue de bois, Kédlaire Augustin avoue son attachement à la présence des agences onusiennes en Haïti. Le déploiement d’une force militaire étrangère sur le sol haïtien ne représente aucun gène, aucun affront, laisse-t-il entendre. Sa conviction est arrêtée. Le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti, les agents de la Police Nationale d’Haïti et ceux des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) ne pourront résoudre les problèmes liés à l’insécurité, au kidnapping et à la prolifération des gangs armés dans le pays. La situation s’aggrave de plus en plus et dépasse leur compétence, explique le sénateur Augustin.
L’échec cuisant du BINUH durant ces dernières années a été prévisible, ajoute-t-il.
“Ni la PNH ni les membres de la FAD’H n’ont pas de matériels nécessaires pour affronter la réalité infernale et rétablir la sécurité dans tout le pays. Mais une force militaire étrangère pourra mieux répondre aux exigences de la conjoncture, voilà pourquoi je souhaite que les blancs débarquent”, insiste-t-il.
“Depuis plusieurs jours, les agents de la PNH tentent vainement de débloquer la route menant au Terminal Varreux qui se trouve jusqu’à présent sous l’emprise de l’organisation criminelle G9 an fanmi e alye dirigée par le puissant chef de gang, l’ancien policier Jimmy Chérisier, alias Barbecue. Les gangs se multiplient et étendent leur domination sur tout le territoire national”, poursuit Kédlaire Augustin.
L’élu du Nord-Ouest ne lésine pas sur les critiques. “Le Sénat ne peut plus jouer son rôle de contrôle, depuis un certain temps, conformément à la constitution de 1987 amendée. Les enfants ne peuvent pas se rendre à l’école, la crise se dégénère, pas seulement à cause des exactions des bandits armés, mais également avec la résurgence de l’épidémie du Choléra en Haïti, bref, la situation est sombre et inquiétante. Fort de ce constat, l’intervention d’une force militaire étrangère paraît indispensable, avance Kédlaire Augustin.
Les 9 sénateurs signataires de la résolution très peu contraignante du 6 octobre désapprouvent l’initiative du gouvernement de facto réclamant l’intervention d’une force militaire étrangère pour faire face à la crise haïtienne.
Depuis la demande officielle de cette aide formulée par le Chef du gouvernement, les manifestations se sont intensifiées partout en Haïti pour exiger la démission du premier ministre de facto Ariel Henry, plusieurs magasins ont été pillés, au moins 4 morts et des dizaines de blessés ont été enregistrés, au début de cette semaine.
DJ