Insécurité : les activités de MSF en grave difficulté après une série d’incidents sécuritaires à Port-au- Prince
Dans un communiqué datant de ce vendredi 24 février 2023, Médecins Sans Frontières a alerté sur la menace pesant sur ses activités en Haïti en raison de la situation d’insécurité à Port-au-Prince. Les incidents récents, notamment des vols et des attaques à mains armées ont eu des impacts considérables sur la capacité de l’organisation non-gouvernementale à fournir des soins de santé vitaux, indique le communiqué.
Médecins Sans Frontières appelle au secours. Le climat d’insécurité qui prévaut dans le pays devient de plus en plus insupportable pour MSF qui intervient dans le pays depuis plus de 30 ans, en fournissant une aide médicale d’urgence à la population haïtienne.
« Les récents incidents sur les équipes et activités de Médecins Sans Frontières (MSF) à Port-au-Prince, ainsi que les graves menaces circulant à son encontre sur les réseaux sociaux, impactent fortement la sécurité de son personnel soignant et des patients pris en charge dans ses structures, alerte l’organisation, et mettent en difficulté sa capacité à délivrer des soins en Haïti », peut-on lire dans le communiqué de presse.
Dans la nuit du 23 février, des hommes armés cagoulés ont tenté de faire irruption dans l’hôpital de Médecins sans Frontières situé à Tabarre. « Des personnes non identifiées ont pointé leurs armes sur le personnel et donné des coups de crosse sur la porte avant d’essayer d’escalader le mur pour rentrer dans l’enceinte de l’hôpital », explique Mahaman Bachard Iro, coordinateur de la mission de Médecins sans Frontières en Haïti. Il indique que les individus ont ensuite quitté les lieux.
Quelques semaines avant, le 7 février dernier, un autre incident avait déjà eu lieu, lorsqu’une ambulance clairement identifiée MSF a été arrêtée puis fouillée, selon Médecins Sans Frontières. L’organisation révèle que des armes ont été pointées sur les passagers du véhicule pour contrôler leur identité, immobilisant l’ambulance pendant plus de 45 minutes avant de l’autoriser à reprendre sa route.
Selon MSF, de violents affrontements entre groupes armés se sont produits depuis le début de l’année à quelques mètres de l’hôpital MSF situé à Cité Soleil, entraînant la fermeture temporaire des consultations ainsi que l’évacuation momentanée d’une partie du personnel. « Face à ces affrontements répétitifs et inquiétants, et le rapprochement de la ligne de front entre groupes armés de l’hôpital, MSF craint de ne plus pouvoir travailler en sécurité pour continuer d’apporter des soins médicaux à la population », regrettent les responsables.
L’organisation estime qu’il est de plus en plus difficile de travailler dans des conditions comme telles. « Ces obstacles répétés à l’encontre de nos équipes qui circulent à Port-au-Prince pour transférer les patients d’un hôpital à l’autre, ces intrusions violentes dans nos structures médicales et les tirs croisés que nous essuyons aux portes de nos lieux de soins menacent gravement la continuité de nos activités », alerte Mahaman Bachard Iro.
Il y a quelques jours, des institutions médicales dans le département de l’Artibonite ont été contraintes de fermer leurs portes en raison de l’insécurité grandissante dans ce département.
À Port-au-Prince, les soins sanitaires sont bouleversés dans le plus grand centre hospitalier du pays à cause de la grève des résidents. Le service d’urgence dans les hôpitaux publics peinent à fonctionner convenablement.
JD