Le Choléra en Haïti: entre fables et réalité
Plusieurs citoyens haïtiens restent sceptiques quant à la résurgence du choléra dans le pays. Pour eux, Il s’agirait tout simplement, d’un autre plan machiavélique du gouvernement pour alarmer la population et l’empêcher de poursuivre ses mobilisations.
Happés par la « théorie du complot » plusieurs haïtiens ont toujours eu du mal à se fier aux affirmations des autorités étatiques ou sanitaires du pays.
Si certains adhèrent à cette théorie, les récents chiffres en morbidité et en mortalité disponibles décrivent une tout autre réalité de la résurgence du choléra en Haiti.
En effet, outre les 8 premiers décès annoncés par le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), le pays continue d’enregistrer d’autres décès liés à la bactérie vibrio cholerae.
En début de semaine, plusieurs prisonniers écroués au Pénitencier national, sont passés de vie à trépas dans des conditions alarmantes. À la suite de ces décès, le MSPP a informé que des cas de choléra ont été détectés à la prison civile de Port-au-Prince.
Pour l’instant, le MSPP à travers la direction d’Epidémiologie, des Laboratoires et de la Recherche fait état de 2 cas confirmés, 39 cas suspectés et de 9 morts au plus grand centre carcéral du pays, tandis que le Bureau d’Assistance Juridique aux Personnes Vulnérables (BAJAPVU) dénombre 16 cas de décès dus au choléra au cours de la période allant du 6 au 7 octobre 2022.
Voici que l’incertitude fait place à l’inquiétude, car plusieurs décès ont été enregistrés au pénitencier national.
La promiscuité extrême et la malnutrition qui sévissent dans le plus grand centre carcéral du pays, pourrait ouvrir la porte à un plus grand nombre de décès si rien n’est fait pour pallier le problème, ont alerté des responsables d’organismes de droits humains.
Cette réalité qui dépasse la fiction touche, malheureusement, d’autres prisons du pays dont celles de Petit-Goave, Hinche et Mirebalais. Les agents pénitentiaires continuent de compter des cadavres présentant des symptômes similaires à ceux du choléra.
Sachant que la première apparition de la maladie dans le pays en 2010 a eu des dégâts considérables, le Ministère de la Santé Publique et de la Population continue de mettre en garde “les complotistes” et continue de prôner l’application des mesures d’hygiène pour éviter d’attraper le choléra comme le lavage régulier des mains, le lavage et la bonne cuisson des aliments, et l’utilisation d’eau potable.
WMP