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Gary Didier Perez nous a quitté

Gary Didier Perez s’en est allé.

Il est parti dans l’indifférence, oublié par ceux-là mêmes avec qui il avait partagé scènes, notes et rêves. Pendant des années, il a combattu en silence l’insuffisance rénale, prisonnier d’un corps qui réclamait des soins qu’il ne pouvait s’offrir. Dans sa détresse, il n’a pas crié vengeance, mais solidarité. Il n’a pas demandé la lune, seulement la main de ses frères musiciens, de ses compatriotes, pour alléger son fardeau.

Mais Gary n’a pas été entendu.
Il a été ignoré, méprisé, abandonné à une souffrance qui aurait pu être soulagée si seulement la conscience avait parlé plus fort que l’orgueil, si la solidarité avait vaincu l’égoïsme.

Que serait-il advenu si les voix de Pipo St Louis, de Bernier Sylvain et de Junior Vaval n’avaient pas osé briser le silence, implorer la mobilisation, rappeler qu’un frère était en train de s’éteindre ? Gary était déjà parti bien avant son dernier souffle, assassiné par notre indifférence collective.

Aujourd’hui, nous devons oser nous regarder dans le miroir.
Jusqu’à quand continuerons-nous à trahir ceux qui ont façonné notre patrimoine culturel ? Jusqu’à quand allons-nous célébrer nos artistes dans la mort, quand ils n’ont trouvé auprès de nous qu’oubli et mépris dans la vie ? Cette hypocrisie n’est pas seulement une honte, elle est une malédiction qui ronge notre dignité en tant que peuple et en tant que secteur culturel.

Gary Didier Perez n’était pas un musicien ordinaire. Fabrice et Kéké le rappelaient avec justesse : « Gary était en avance sur son temps. Il aurait pu être le leader de n’importe quel grand groupe de Zouk ou de Compas. Il pouvait tout faire et maîtrisait déjà à l’époque les reggae, le rock, le R’n’B… » Ce frère immense nous laisse le goût amer d’une trahison, celle de ses pairs qui n’ont pas su le reconnaître, ni l’accompagner, ni le sauver.

Son départ est une blessure, une tragédie, mais aussi un appel:
Musiciens, frères, promoteurs, artistes, cessons de tuer les nôtres par notre silence et nos ego. Retrouvons la voie de la solidarité, donnons valeur et importance à ceux qui ont contribué à écrire notre histoire. Qu’aucun autre frère ne parte dans l’abandon et la solitude.

Gary s’est éteint, mais son âme demeure.
Et sa voix, même dans le silence de la mort, nous crie : « Aimez-vous, soutenez-vous, car la musique sans fraternité c’est comme les vases vides qui résonnent plus que les pleins.»


*Robert Févry*

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