novembre 23, 2024
Sécurité

Seule une force internationale adaptée peut aider à stopper le règne des gangs, croit le CARDH

(Port-au-Prince)- Dans un rapport publié cette semaine, le Cendre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) a critiqué vertement la Police Nationale d’Haïti après la mort des policiers à Liancourt et à Pétion-Ville. L’organisme de droits humains croit mordicus que seule une force internationale adaptée peut aider à stopper le règne des gangs et à protéger les citoyens.

 

L’heure est grave pour les vaillants policiers. D’année en année, la liste des policiers tués s’allonge. Ils étaient 14 à être tués en 2018, 37 en 2019 ; 29 en 2020 ; 31 en 2021 ; jusqu’à 54 en 2022. Ce qui explique une tendance à la hausse inquiétante. Rien qu’au mois de janvier 2023, le nombre de policiers a dépassé la quatité tués dans une année en 2018.

À un moment où la Police Nationale d’Haïti fait face au grand banditisme, le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme dit croire que seule une force étrangère adaptée peut aider la police à rétablir l’ordre.

«Au nom du principe de la responsabilité de protéger, l’international devrait sortir de la rhétorique de promesses, de réunions… pour agir concrètement, sinon on continuera d’assister à l’effondrement d’Haïti, bientôt un proto-État», s’alarme l’organisme de droits humains.

Le CARDH estime qu’il est temps de sortir de la rhétorique des conférences, de Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) spécial, de promesses du gouvernement et des partenaires internationaux, des opérations « Dragons », « Boukle Pòtoprens » , « Terminator » , « Tornade »… pour adopter des mesures proportionnelles urgentes, notamment une force internationale adaptée pour aider la police à stopper cette «  hémorragie », sinon les victimes seront bientôt jetées aux oubliettes à l’instar de celles de Village-de-Dieu, et d’autres drames surviendront.

Il rappelle des cas spectaculaires quasiment  tombés dans l’oubli dont « le 12 mars 2021, cinq policiers ont été assassinés à Village-de-Dieu ; entre le 5 et le 6 juin 2021, huit autres assassinés à Cité Soleil et au Centre-Ville ; le 19 janvier 2022, Jean Ismay Auguste, commissaire de police, et sa femme, Clodilde Vilus, assassinés à Croix-des-Bouquets ; le 24 juillet 2022, l’inspecteur de police Réginald Laleau assassiné dans l’enceinte de l’église Assemblée de Dieu à Meyer ( Croix-des-Bouquets) ; le  25 novembre 2022 le directeur de l’académie nationale de police, le commissaire divisionnaire Harington Rigaud, tué par balle à Frères (Pétion-Ville) ;  le 20 janvier 2023, à Métivier, trois policiers assassinés et un porté disparu. »

Le CARDH juge nécessaire de responsabiliser ceux qui ont armé les gens vulnérables à des fins politiques, économiques et autres. « Ils sont donc les premiers responsables de la descente aux enfers du pays», recommande l’organisme de droits humains.

D’après le CARDH, les efforts de la police sont visibles mais largement insuffisants pour freiner la prolifération des gangs. «Il est temps d’avoir une police avec des moyens capables de garantir la sécurité : hélicoptères, blindés appropriés, engins lourds, armes, munitions, technologie, drones furtifs…», indique le CARDH.

Plus loin, l’organisme de droits humains enjoint aux autorités de responsabiliser ceux qui ont armé les gens vulnérables, les pressant à demander des comptes à l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) et au parquet sur la somme de 1.2 million de dollars US décaissée par l’administration de l’ancien Premier ministre Joseph Jouthe pour l’achat de matériel pour lutter contre le kidnapping et l’insécurité en Haïti.

JD

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