Chasse aux migrants haïtiens: Le GARR plaide en faveur des sanctions internationales contre la République Dominicaine
Intervenant dimanche 20 novembre 2022 à la matinale de Magik9, le responsable de communication et de plaidoyer du Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (GARR), a plaidé en faveur des sanctions internationales contre la République dominicaine. Lesquelles sanctions, selon Sam Guillaume, doivent forcer le pays voisin à suspendre la chasse aux migrants Haïtiens.
Depuis plusieurs semaines, une véritable chasse aux migrants haïtiens est lancée en République dominicaine. En une seule journée, la semaine dernière, plus de 1,395 Haïtiens ont été arrêtés. Ce chiffre s’ajoute à plus de 60,000 rapatriements d’étrangers illégaux, pour la plupart des ressortissants haïtiens, depuis leur arrivée à l’institution.
Les conditions de déportations sont plus que dégradantes ces dernières semaines. Des migrants sont violés, d’autres sont détenus dans des cachots sans nourriture.
« Ils sont traqués peu importe leur statut. Ils les maltraitent, violent tous leurs droits, ils sont mis en prison ; ils leurs déchirent des documents pouvant leur permettre de s’identifier avant de les rapatrier. Nous nous rendons compte qu’il y a des étrangers qui subissent le même sort que les Haïtiens en fonction de la couleur de leur peau. Cela prouve que la République Dominicaine devrait tomber sous sanctions de la communauté internationale parce que ces actions prouvent qu’elle viole un ensemble de conventions et protocoles qu’elle a signés en rapport avec le statut des réfugiés et les droits de l’homme », a martelé Sam Guillaume, responsable de communication et de plaidoyer du GARR.
Selon Sam Guillaume, le président dominicain Luis Abinader souhaite montrer sa capacité à gérer la question de la migration. Cette chasse est aussi lancée pour gagner les votes de l’électorat dominicain, de l’avis de M. Guillaume.
« Dans le cadre des échanges commerciaux, nos apports à l’économie dominicaine sont plus importants que les leurs à la nôtre. Ce qui veut dire si on cessait les échanges avec la RD se serait beaucoup plus néfaste pour ce pays que pour nous. En ce sens, nous devrons envisager de trouver un autre pays pour commercer ou développer les rapports que nous avons l’habitude de développer avec le pays voisin. Nous avons le Panama, notre rapport avec ce pays s’est amélioré parce qu’un commerçant désirant s’y rendre n’est pas obligé de passer par la République dominicaine, il peut y aller directement par voie maritime ou aérienne. Nous avons la possibilité de stopper les échanges avec la République dominicaine et de les diriger vers un autre pays. À l’interne, il faut gérer la question de gangs afin de ramener des investisseurs et de les garder », a proposé Sam Guillaume comme alternative à cette crise.
Dans l’intervalle, les déportations se poursuivent. Il est clair que le gouvernement dominicain ne compte pas abdiquer.
RPBS