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Le monde unanime dans ses hommages à la Reine Élizabeth II

La reine d’Angleterre Elisabeth II est décédée ce jeudi 8 septembre 2022, à l’âge de 96 ans, dans sa résidence de Balmoral en Écosse. Monarque de quinze nations et cheffe du Commonwealth, Elizabeth II a régné pendant sept décennies. Le drapeau britannique a été mis en berne au palais de Buckingham et les hommages affluent du monde entier. Son fils Charles lui succède automatiquement sous le nom de “Charles III”.

 

 

C’est un véritable choc pour le monde entier. La Reine est partie pour l’au-delà après avoir intronisé plus de 15 premiers ministres. Son décès met un terme au règne le plus long, mais non le moins dynamique de l’histoire britannique. Elizabeth II a su moderniser la couronne et assurer la relève, laissant à ses héritiers une monarchie plus vivante que jamais.

 

 

Pluie d’hommages

Les hommages en Haïti  comme dans le  monde entier affluent dès l’annonce du décès. Le Premier ministre Ariel Henry a salué une Reine « qui aura marqué profondément l’histoire du Royaume-Uni, de l’Europe et du monde entier».

 

 

Le président français Emmanuel Macron, a salué une amie de la France, une reine de cœur ayant marqué à jamais son pays et son siècle. Le Secrétaire Général de l’ONU Antonio Guterres, a souligné « la grâce, la dignité et le dévouement d’Elizabeth II, qui a été une présence rassurante pendant des décennies de changements de grande ampleur. De son côté, le président américain Joe Biden, a salué une femme d’État d’une dignité et d’une constance incomparables.

 

 

Le destin

Elle n’était pourtant pas destinée au trône, n’étant que troisième dans l’ordre de succession. Ce n’est qu’en décembre 1936, qu’elle devient, à l’âge de 10 ans, l’héritière présomptive du royaume. Son père, Albert, vient d’être couronné sous le nom de George VI après que le frère de ce dernier, Édouard VIII, a renoncé au trône pour épouser sa maîtresse, l’Américaine Wallis Simpson, deux fois divorcée. Le 6 février 1952, elle a été intronisée lorsque le roi George VI a succombé à une thrombose.

 

 

Au cours d’un long règne où elle se voyait introniser quinze Premiers ministres britanniques, elle a effectué de nombreuses visites historiques et supervisé plusieurs changements constitutionnels dans ses royaumes, comme la dévolution du pouvoir au Royaume-Uni et le rapatriement de la Constitution du Canada.

 

 

Elle connaît également des moments difficiles, notamment l’assassinat de l’oncle et mentor du prince Philip, Lord Mountbatten en 1979, les séparations et le divorce de trois de ses enfants en 1992 (année qu’elle qualifie d’annus horribilis), la mort de sa belle-fille, Diana Spencer, en 1997, les morts presque simultanées de sa sœur et de sa mère en 2002, ainsi que la mort de son époux en 2021 après plus de 73 ans de mariage.

 

 

En 2022, elle devient le premier monarque de l’histoire du Royaume-Uni à célébrer son jubilé de platine, qui marque le 70e anniversaire de son accession au trône. Elle devient alors la deuxième des monarques de l’ère moderne ayant eu le règne le plus long, derrière le roi de France Louis XIV.

 

 

Opération licorne

Puisque la reine Elisabeth II est décédée dans sa résidence d’été à Balmoral en Ecosse, c’est une autre procédure, l’«Operation Unicorn » (Opération licorne), qui va être suivie dans les jours à venir. Celle-ci prévoit notamment que la dépouille de la reine soit transportée d’Aberdeen à Edimbourg puis au palais de Holyrood à Edimbourg avant de rejoindre la Cathédrale Saint-Gilles.

 

 

La deuxième journée sera essentiellement consacrée à l’accession du prince Charles au titre de roi. À 10 heures (heure anglaise), celui-ci doit être proclamé roi lors d’un conseil organisé au palais Saint James. Le Parlement se réunira pour se mettre d’accord sur un message de condoléances et toutes leurs réunions seront suspendues pendant 10 jours.

 

 

Dans la matinée du troisième jour, le roi Charles recevra la motion de condoléances à Westminster Hall et par la même occasion, s’adressera au parlement. Le 4e jour, auront lieu les répétitions de l’opération Lion, soit la procession du cercueil depuis Buckingham jusqu’au palais de Westminster. Dix jours après la mort de la reine, des funérailles nationales auront lieu à l’abbaye de Westminster. Il y a aura à cette occasion, deux minutes de silence à travers le pays à midi.

 

 

À la fin de la cérémonie, la dépouille de la monarque sera transportée sur la voiture utilisée lors de l’enterrement de son père, George VI, en 1952. Un dernier trajet jusqu’à sa sépulture, au château de Windsor, aux côtés du prince Philip, avec qui elle reposera pour l’éternité.

 

 

Ce qui change avec le décès de la Reine

Dans la soirée du jeudi 8 septembre, la Banque d’Angleterre a rapidement rassuré les sujets du royaume sur la validité de leurs billets sur lesquels figure le visage de Lilibeth. Ils demeurent parfaitement utilisables même si l’établissement a prévu de faire une annonce très prochainement, une fois la période de deuil passée. Et pour cause, le visage du nouveau roi Charles III va commencer à apparaître sur les pièces de monnaie et les billets de banque au Royaume-Uni et dans d’autres pays du monde, remplaçant le profil de la reine Elizabeth II.

Son effigie apparaîtra également sur plusieurs autres devises utilisées dans les Caraïbes orientales, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Idem dans les îles anglo-normandes de Jersey, Guernesey, sur l’île de Man ainsi qu’à Gibraltar, Sainte-Hélène et dans les Malouines, îles et territoires contrôlés par la Couronne britannique.

 

 

Le visage d’Elizabeth II figure également sur les timbres tandis que les lettres EIIR, pour Elizabeth II Regina, sont apposées sur les boîtes aux lettres, ce qui devra donc être modifié. L’insigne apposée sur les casques de police changera également.

 

 

L’hymne national britannique va devenir « God Save the King », avec une version masculinisée des paroles.

Une habitude qui sera sans doute difficile à prendre pour les Britanniques, qui entonnent « God Save the Queen » depuis 1952. C’est aussi l’un des deux hymnes nationaux de la Nouvelle-Zélande et l’hymne royal en Australie et au Canada, qui ont leur propre hymne national.

 

 

Le libellé inscrit dans la couverture intérieure des passeports britanniques, délivrés au nom de la couronne, devra être mis à jour, tout comme le texte similaire qui apparaît à l’intérieur des passeports australiens, canadiens et néo-zélandais.

 

 

Lorsqu’on lèvera son verre lors de rencontres officielles, il ne faudra plus dire « La reine » mais « Le roi ». Dans les îles anglo-normandes, la formule officieuse « La reine, notre duc » prononcée en français au moment de porter un toast deviendra « Le roi, notre duc ».

 

 

Les noms du gouvernement de Sa Majesté (« Her Majesty »), du Trésor et des douanes changeront pour devenir ceux de « His Majesty».

 

 

Ce sera le discours du roi (« The king’s speech ») et non celui de la reine qui présentera au parlement le programme du gouvernement, ouvrant la session parlementaire.

 

 

La garde de la reine, immortalisée par les touristes devant le palais de Buckingham, changera aussi de nom.

 

 

La police ne préservera plus la paix de la reine mais celle du roi et les avocats chevronnés passeront du statut de QC (« Queen’s counsel ») à celui de KC (« King’s counsel »).

 

 

Les prisonniers ne seront plus détenus au gré de « Her Majesty », mais poursuivront leurs peines d’emprisonnement au gré de « His Majesty » le roi.

 

 

Dans l’armée, les nouvelles recrues ne prendront plus « le shilling de la reine », lorsqu’ils s’engagent, comme l’indique la formule. Ils ne devront plus non plus se soumettre aux règlements de la reine.

 

 

Le nom du « Her Majesty’s Theatre » dans le West End, quartier des théâtres de Londres, où le spectacle « The Phantom of the Opera » est joué depuis 1986, sera également masculinisé.

 

 

Et ceux qui aspirent à parler anglais avec l’accent le plus chic possible, l’« anglais de la reine » (« the Queen’s English ») devront désormais s’efforcer de parler comme Charles III : « l’anglais du roi ».

 

DJ

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