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Douze prisonniers décédés en un mois, l’OPC invite les parents des victimes à recourir à la plainte collective par devant les instances internationales

L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) a exprimé, mercredi 28 septembre 2022, son indignation face à la dégradation continue des conditions de détention dans le pays causant la mort de 12 détenus. Dans un communiqué de presse, l’instance opérant dans le domaine des droits humains invite les parents des victimes à attaquer l’Etat par devant les instances internationales.

 

 


L’OPC dans ce communiqué, a tiré la sonnette d’alarme face à la détérioration des conditions de détention préalablement précaire, occasionnée par la crise sociopolitique.

 

 

« Les images choquantes des détenus, faisant le tour des réseaux, peuvent témoigner à quel point les personnes privées de liberté en Haïti sont exposées à des traitements cruels, inhumains et dégradants »,  a déploré l’OPC.

 

 

L’Office de la Protection du Citoyen s’est insurgé contre les conditions de détention dans les prisons civiles haïtiennes causant la mort de plusieurs détenus. Face à ce constat alarmant, l’instance a fait appel à des partenaires internationaux d’Haïti en vue de limiter les dégâts.

 

 

Au niveau des prisons civiles haïtiennes, c’est la catastrophe. Selon l’OPC, les Prisons civiles des Cayes, de Saint Marc, de Jérémie, de Fort Liberté, de Jacmel et de Petit-Goâve font face à une pénurie sévère de nourriture depuis plusieurs semaines. La situation n’est pas différente à la Prison Civile de Port-au-prince où les besoins les plus élémentaires demeurent un défi.

 

 

Par conséquent, au vu de ces mauvaises conditions de détention, du 23 août au 27 septembre 2022, plus de douze (12) décès ont été rapportés. « Selon des observateurs nationaux et internationaux, la malnutrition et l’absence de soins médicaux adéquats constituent les principales causes des décès », a noté l’OPC qui a rapporté que « les trois derniers cas sont enregistrés au niveau du Commissariat de Petit-Goâve où les images devenues virales permettent d’évoquer de graves violations de droits humains notamment le droit à la vie, à la santé et à l’alimentation ».

 

 

L’office de la Protection du Citoyen croit que ces faits surviennent à cause de la surpopulation carcérale. « Malheureusement, le recours excessif à la détention préventive, associé à l’incapacité des autorités judiciaires à assumer leurs responsabilités, à respecter les délais de procédures tels que prévus par les lois haïtiennes et les instruments internationaux portant sur les garanties judiciaires figurent parmi les causes majeures de la surpopulation carcérale avec un taux de plus de 90% de détention préventive prolongée en raison de l’insouciance de certaines autorités judiciaires », a expliqué l’OPC.

 

 

Face à cette situation chaotique, l’Office de la Protection du Citoyen a recommandé que des mesures urgentes soient prises de concert avec les partenaires internationaux évoluant dans le domaine humanitaire pour éviter le pire.

 

 

L’OPC prévient que si des dispositions ne sont pas adoptées dans les plus brefs délais, la situation risquera de se transformer en catastrophe humanitaire. L’entité a invité les parents des prisonniers décédés « à ouvrir la voie à des recours contre l’État par devant les Instances régionales et internationales relatives aux droits de l’Homme dans une perspective de réparations pour violations graves de droits humains. »

 

 

JB

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